Gourcy, 13 avril 2025 – C’est dans une salle comble de la mairie de Gourcy que s’est tenue, ce dimanche, une conférence publique organisée par la Coordination provinciale du Mouvement pour la Cause du Faso (FASOKOOZ), en collaboration avec la Convergence des Révolutionnaires pour la Défense de la Patrie (CRDP). Placée sous la présidence du Haut-Commissaire de la province du Zondoma, cette activité s’inscrivait dans une dynamique de sensibilisation et de mobilisation des forces vives autour des idéaux révolutionnaires, dans un contexte où le Burkina Faso est confronté à des défis multiples.

Un hommage aux pionniers pour éclairer le présent
Le thème central de cette conférence, « L’héritage des pionniers et des CDR de la révolution burkinabè : quelles valeurs retenir pour une veille citoyenne plus engagée, promotrice d’une justice et d’une cohésion sociale ? », a donné le ton à des échanges profonds et intergénérationnels.
Représentant le Président national de FASOKOOZ, le Coordonnateur provincial du Zondoma a, dans son allocution d’ouverture, salué la mémoire des révolutionnaires d’hier tout en appelant à une réappropriation consciente de leur héritage. Il a insisté sur la nécessité d’une veille citoyenne active et structurée, non réduite à l’indignation mais tournée vers l’action, l’éducation et l’organisation :
« Ce que nous appelons ici la veille citoyenne, c’est la continuité directe de la révolution sankariste dans les conditions actuelles de notre pays », a-t-il martelé, en saluant la présence de figures emblématiques comme Rasmané OUEDRAOGO, Marc OUEDRAOGO, anciens membres des CDR, et Alouna TRAORÉ, ancien collaborateur du Président Thomas Sankara.
Les CDR : socles du pouvoir populaire et instruments de vigilance révolutionnaire
L’un des éléments phares abordés lors de la conférence est le rôle stratégique qu’ont joué les Comités de Défense de la Révolution (CDR) dans la mise en œuvre du projet révolutionnaire burkinabè. Présents dans les villages, les quartiers, les écoles, les marchés et les entreprises, les CDR incarnaient un modèle de gouvernance décentralisée et participative, fondé sur la responsabilisation des masses populaires.
Véritable instrument d’organisation du pouvoir populaire, les CDR permettaient au peuple de participer activement à la gestion de la cité, de défendre les acquis de la révolution et de lutter contre les contre-révolutionnaires et les corrompus. Ils constituaient ainsi un modèle de vigilance citoyenne enraciné dans les réalités communautaires.
Une conférence structurée autour d’un panel de figures historiques et citoyennes
La conférence a été animée sous forme de panel, réunissant des intervenants de renom : SAWADOGO Mahamadi, Marc Bébyendé OUEDRAOGO, OUEDRAOGO Rasmané dit RASO, et Alouna TRAORÉ. Ce format a favorisé des échanges interactifs, riches en témoignages, en analyses historiques et en recommandations pratiques pour renforcer l’engagement citoyen aujourd’hui.
Une mémoire révolutionnaire toujours vivante

Dans son intervention, le Haut-Commissaire de la province du Zondoma a souligné l’importance de cette conférence comme espace de transmission et d’engagement citoyen, en phase avec les aspirations actuelles du peuple burkinabè :
« Cette rencontre nous interpelle collectivement sur la nécessité de bâtir une société juste, inclusive et résiliente, où chaque citoyen est à la fois acteur et gardien de l’intérêt général », a-t-il déclaré.
S’adressant à la jeunesse, il a rappelé que l’héritage des CDR ne doit pas être l’objet d’une nostalgie stérile, mais un socle de reconstruction, dans un contexte national exigeant de nouvelles formes d’engagement.
Une réponse à un contexte national en mutation
La conférence a également mis en lumière la nécessité d’une mobilisation citoyenne face aux enjeux de l’heure : insécurité, perte de repères, fragilisation du vivre-ensemble. Les conférenciers ont insisté sur le fait que les idéaux de justice sociale, de souveraineté populaire et de solidarité active doivent redevenir des boussoles pour les générations actuelles.
Plusieurs intervenants ont appelé à renforcer les mécanismes de veille citoyenne, à encourager la redevabilité, et à promouvoir la cohésion sociale à travers des actions concrètes sur le terrain, en particulier au sein des cellules de jeunesse et des comités locaux de mobilisation.
Une conférence comme levier de conscientisation
Les différentes interventions ont permis de réactualiser les valeurs de la révolution burkinabè et de les projeter dans les luttes contemporaines pour une gouvernance responsable, une justice sociale renforcée et une cohésion nationale durable.
Cette rencontre a été saluée comme un moment fort d’écoute, de transmission de mémoire et de prise de conscience collective. Les organisateurs espèrent en faire un jalon important dans la consolidation d’une citoyenneté active, vigilante et constructive.
La Rédaction